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Transports sanitaires : une nouvelle organsation gagnant-gagnant est possible !
oct. 01, 2019

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Article DH Magazine 157: Les transports sanitaires

La question du transport sanitaire est à l’agenda des pouvoirs publics depuis plusieurs années. Les rapports se succèdent. Tous soulignent l’évolution préoccupante des dépenses et une gouvernance éclatée entre une multiplicité d’acteurs : Assurance Maladie et ARS, Établissements de Santé et transporteurs sanitaires. Mais les différentes actions menées pour contenir la dépense n’ont pas eu les effets escomptés.

La seule solution resterait-elle de transférer la gestion de cette dépense sur les établissements de santé ? Non ! Des solutions alternatives existent et elles ont déjà démontré leur efficacité !

Rencontre avec Julien Augerat, Directeur Général de Santé Mobilité Services.

DH MAGAZINE : Alors que la filière est en pleine transition, pouvez-vous nous présenter l’objectif de la démarche portée par Santé Mobilité Services ?

Julien Augerat : La société Santé Mobilité Services (SMS), filiale de Transdev, Groupe Caisse des dépôts, a été créée en 2015. Elle est spécialisée dans l’organisation et l’optimisation de la mobilité des patients et propose des solutions permettant d’optimiser et de pérenniser le modèle français de transport sanitaire. Elle accompagne ainsi les établissements et les tutelles dans la mise en place d’organisations décloisonnées. Santé Mobilité Services porte ainsi une voie alternative entre l’insoutenabilité du statu quo et le saut dans le vide que constitue un transfert non accompagné du budget transport vers des établissements de santé déjà fortement pressurisés.

Dans ce but, nous avons élaboré l’offre OPTIMOS (OPTIimisation de la MOBilité en Santé) et travaillons depuis plusieurs mois avec des établissements de santé sur une transformation de leur gestion des transports sanitaires.

DH : Comment proposez-vous d’agir face aux difficultés que rencontrent les acteurs de santé sur ce sujet ?

J.A. – Nous croyons à l’efficacité d’un travail collaboratif entre les parties et à un cercle vertueux de bénéfices partagés. L’organisation transversale que nous déployons au sein des établissements vise à faire gagner du temps aux soignants, à améliorer la prise en charge des patients, à réduire les dépenses pour l’Assurance Maladie, à renforcer la productivité des transporteurs et à garantir un fonctionnement équitable et transparent. Nous avons présenté en détail nos convictions dans un livre blanc « du transport sanitaire à la mobilité du patient » publié au mois de juin. L’enjeu de cette démarche est de métamorphoser totalement la gestion des transports des patients et de rendre aux établissements de santé leur rôle d’acteur au sein de cette activité.

DH : Le transport de patient impacte de multiples enjeux au sein de l’établissement de santé, pensez-vous qu’il soit possible de le faire évoluer ?

J.A. – À la marge des compétences des équipes de soins, la gestion de la mobilité des patients est un levier de transformation et d’optimisation. En amont et en aval des soins, le transport est un maillon indispensable qui permet d’agir sur les performances de l’Établissement de Santé. En tant qu’externalité, il peut aussi être organisé et mieux géré sans déstabiliser la très sensible organisation des équipes de soins. Ainsi, en tirant le l de l’organisation des transports de patients, c’est toute la chaîne de soins qui gagne en efficacité.


DH : Vous parlez dans votre livre blanc de l’importance d’un tiers de confiance pour décloisonner l’ecosystème, pouvez-vous nous préciser son rôle ?

J.A. – La clé pour optimiser le transport sanitaire consiste à s’appuyer sur un tiers de confiance qui ne soit, ni un Établissement de santé, ni un transporteur sanitaire, ni l’Assurance Maladie. Ce tiers de coniance mettra en œuvre la démarche en prenant en compte les enjeux de chacun afin que toutes les parties prenantes y trouvent leur compte et sortent gagnants.

Pour l’assurance Maladie : des économies, grâce à l’optimisation du transport assis et à la garantie de mise à disposition du mode le moins onéreux en fonction de l’état du patient.

Pour les Établissements de santé : un gain de temps pour les services de soins, plus de fluidité et la disparition des coûts cachés dus à la désorganisation de la filière. Et surtout un véritable pilotage et une vision d’ensemble de tous les transports prescrits.

Pour les transporteurs sanitaires (ambulances, vsl, taxis) : un meilleur remplissage, la garantie d’une parfaite équité, en toute transparence et sans aucune commission à payer.

Pour le patient : une qualité de prise en charge améliorée et un maintien de l’accès aux soins.

Il s’agit d’un rôle nouveau dans les organisations des soins, et Santé Mobilité Services a démontré sa capacité à l’assumer.

DH : Des solutions existent déjà sur le marché, en quoi votre offre est-elle innovante ?

J.A. – Chez SMS, nous avons placé l’homme au cœur des organisations. A l’opposé des solutions tout numérique qui déshumanisent le parcours du patient, les leviers proposés dans le Livre Blanc mettent l’homme au centre du processus.

Une plateforme de gestion des transports n’est qu’un outil. Son ef cacité dépend de l’organisation qu’il y a derrière. Un algorithme ne peut pas tout gérer à lui seul ! Il faut des personnes pour analyser les processus et les revoir tant au niveau de la prescription que de la commande, afin de garantir une bonne disponibilité des moyens de transport.

En centralisant les commandes, on peut avoir une vision complète et des informations précises et objectives des transports commandés par l’Établissement et identifier toutes les pistes d’optimisation et d’amélioration à mettre en œuvre.

DH : Votre offre repose sur la combinaison d’outils informatiques et d’un plateau logistique, quels sont les avantages pour les établissements ?

J.A. – Le dispositif mis en place s’appuie sur une organisation centralisée et décloisonnée qui permet de combiner l’efficacité des outils numériques avec la souplesse et la réactivité d’opérateurs qui gèrent et coordonnent toutes les demandes de transports.

Les commandes de transport sont désormais saisies dans un logiciel, puis traitées sur un plateau logistique fonctionnant 24/7 avec des opérateurs spécialisés en flux de patients. Ceux-ci orientent les demandes vers les sociétés de transport selon des règles définies en concertation avec eux, et avec l’assurance qu’une solution sera toujours apportée. Pour mettre en place cette coordination des transports, piloter l’activité, et actionner les leviers permettant de réaliser des optimisations véritablement efficaces et pérennes, l’établissement béneficie d’un accompagnement et d’un conseil sur-mesure.

DH : Comment est-il possible d’accompagner les établissements et les tutelles dans la maitrise des dépenses liées aux transports de santé ?

J.A. – En complément d’une amélioration de l’efficience des soins, l’objectif de cette démarche est d’enrayer la hausse de la dépense de l’Assurance Maladie et de limiter le taux de recours à l’ambulance en améliorant la disponibilité du transport assis.

Nous transmettons aux établissements des statistiques très détaillées de l’activité transport : nombre de prescriptions, taux d’ambulance, heures de prise en charge, enveloppe de dépense..., c’est plus de 50 ratios qui sont analysés en continu permettant de cibler des actions correctives auprès des services ou des transporteurs concernés. Nous apportons également un éclairage sur ces indicateurs grâce à la diversité des établissements que nous gérons partout en France. En les rapprochant des données fournies par l’Assurance Maladie, c’est un véritable pilotage de l’activité qui devient possible.

L’ARS et les CPAM sont également parties prenantes du dispositif et ont la possibilité d’auditer la plateforme ainsi que les conditions d’attribution des transports.


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