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Ambulancier - Des compétences enfin reconnues et un nouveau diplôme
mai 09, 2022

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Le Ségur de la santé avait opté pour une revalorisation de la profession d’ambulancier. Après seize mois de travail, la réforme est bouclée ! Un nouveau référentiel de compétences, ainsi qu’un diplôme modifié ont été officialisés par la publication d’un arrêté le 11 avril, offrant de nouvelles perspectives pour les jeunes et les candidats au métier en manque d’effectifs et d’attractivité. 

 

Les ambulanciers diplômés d’État sont environ 54 000 en France, dont 2 500 au sein de la fonction publique hospitalière, ces professionnel de santé dont on connaît peu les missions et compétences.

Contrairement à leur activité réelle sur le terrain, leur formation et diplôme n’avaient pas évolué depuis 2006 et leur profession souffrait d’un sérieux déficit d’image ; Les ambulanciers étant considéré, comme des chauffeurs, des transporteurs et non des soignants ; Peu connus dans le cadre de leur mission au service du SAMU, 24H/24, 7J/7.  Ils sont pourtant les 1er acteurs des urgences préhospitalières en France : en moyenne, 55% des entrées aux urgences sont opérées par les services ambulanciers sur tout le territoire français.

 

A la suite de la réforme, les ambulanciers sont enfin reconnus comme des professionnels de santé et le métier bénéficie d’une nouvelle définition légale : « L’ambulancier est un professionnel de santé et du transport sanitaire. Au sein de la chaine de soins, l'ambulancier assure la prise en soin et/ou le transport de patients à tout âge de la vie sur prescription médicale, ou dans le cadre de l'aide médicale urgente, au moyen de véhicules de transport sanitaire équipés et adaptés à la situation et à l'état de santé du patient. A ce titre, il peut réaliser des soins relevant de l'urgence dans son domaine d'intervention. »

 

Au sein du métier, il existe deux types de formation, celle qui conduit au diplôme d’ambulancier et celle qui conduit à la profession d’auxiliaire ambulancier. Sur le territoire, ce sont quelque soixante écoles - les instituts de formation des ambulanciers (IFA) - qui organisent chacune deux rentrées par an. Elles seront chargées d’appliquer la réforme dès la rentrée de septembre 2022. Pour les élèves auxiliaires ambulanciers, la réforme a été mise en œuvre dès le mois d’avril dernier. L’obtention du DEA (Diplôme d’ambulancier d’État) est possible sous contrat d’apprentissage, via la formation professionnelle continue ou enfin, à la suite d’une procédure de validation des acquis d’expérience (VAE).

 

Quoi de neuf du côté de la formation des ambulanciers ?

La formation des ambulanciers passe de 630 heures à 801 heures. Sept domaines d’activités leur ont été attribués, tandis que cinq blocs de compétences doivent être acquis. En ce qui concerne les activités, trois stages sont désormais obligatoires, le premier dans le secteur sanitaire et social, le second dans un établissement de santé ou médico-social et le dernier, dans une entreprise d’ambulance. La formation reste accessible sans condition de diplôme.

 

Un problème subsiste !

La FNTAU dénonce cependant un décret, le décret ​2022-621 du 22 avril 2022 relatif aux actes de soins d'urgence relevant de la compétence des sapeurs-pompiers, paru au même moment que le décret ​2022-629 du 22 avril 2022 relatif aux actes professionnels pouvant être accomplis par des ambulanciers dans le cadre de l'aide médicale urgente.

 

En effet, les ambulanciers diplômés d’État, qui dépendent du ministère des Solidarités et de la Santé, dont la formation dure plusieurs mois et dont le diplôme est inscrit au code de la santé publique, ont moins d’autonomie que les sapeurs-pompiers dans le cadre des urgences pré-hospitalières, alors que les sapeurs-pompiers volontaires ne sont que des secouristes ayant suivi une formation d’une trentaine de jours…


« Les sapeurs-pompiers volontaires ne sont pas des professionnels de santé. Ils suivent une formation de secouriste d’un mois. », explique Yannick Janeiro, Président de la FNTAU, « Le décret qui concerne les compétences des sapeurs-pompiers prouve que les ambulanciers - à nouveau - ne sont pas reconnus à la hauteur de leur compétences de professionnel de santé. Il est inadmissible que l’autonomie dont bénéficient les sapeurs-pompiers volontaires ne soit pas octroyée aux ambulanciers ; Ce qui par ailleurs, peut représenter une perte de chance pour le patient pris en soins par l’ambulancier. » 


La FNTAU regrette par ailleurs que son dossier concernant le diplôme TAU (Technicien ambulancier d’urgence) sur lequel elle avait travaillé dans le cadre de la réforme n’ait pas été ouvert. Ce diplôme proposait aux ambulanciers diplômés d’État de suivre des modules de formation complémentaires, associés à des stages, portant par exemple sur la bariatrie, la pédiatrie, la psychiatrie ou encore la pharmacologie. Une reconnaissance de ce diplôme, via la formation continue aurait permis d’upgrader les compétences des ambulanciers du privé au service du SAMU – ce qui dans le cadre du vieillissement de la population et de la désertification médicale actuels serait fort utile.  

 

A propos de la FNTAU

La Fédération nationale des techniciens ambulanciers urgentistes est l'une des cinq organisations syndicales nationales des entreprises de services ambulanciers en France. Elle a été créée pour défendre la mission première de la profession : l'urgence préhospitalière (UPH) dans le cadre du dispositif de l'Aide Médicale Urgente (AMU), en réponse aux appels du SAMU-Centres 15. Sa volonté est de garantir aux Français une égalité géographique de l'accès aux soins d’urgence. Elle compte des adhérents sur tout le territoire français. Ses travaux ont porté sur les deux réformes du dernier quinquennat dans l'objectif d'une réorganisation de l'UPH en fonction de délais d'intervention par indice de priorités et sur d'autres propositions qui devaient permettre des économies budgétaires et des évolutions, comme une nouvelle formation diplômante, la TAU ou l'application de la norme européenne CEN 1789 2007. Elle poursuit ses travaux pour améliorer les conditions d’exercice de la profession et maintenir une égalité d’accès aux soins urgents.

 

Contact presse :

Virginie Hunzinger - Up To Flux - vhunzinger@uptoflux.com - Tél 06 10 34 52 81

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