La réussite d’une transplantation avec donneur vivant, jusqu’alors jamais pratiquée, marque une nouvelle avancée médicale en matière de greffe rénale et de chirurgie robot-assistée.

Réalisée en février 2023, l’intervention a consisté à greffer le rein du donneur sur le patient receveur, sur l’exact emplacement anatomique du rein malade qui a été retiré (greffe orthotopique). Habituellement, la procédure standard consiste à placer le nouveau rein dans l’aine afin d’éviter une néphrectomie et faciliter la jonction de l’uretère à la vessie, mais dans ce cas particulier, la pathologie artérielle du patient ne le permettait pas.

Cette innovation chirurgicale a été accomplie par le Docteur Nicolas Doumerc1 et l’équipe d’Urologie, en collaboration avec les départements de Radiologie-Imagerie2 et de Néphrologie de l’Unité de Transplantation d’Organes3 de l’hôpital Rangueil. Elle a fait l’objet d’une publication4 dans l’American Journal of Transplantation, reconnaissant cette intervention comme une première mondiale.

Un patient aux pathologies complexes

Le patient, un homme de 54 ans, en situation d’obésité, est atteint d’une insuffisance rénale chronique et d’une pathologie artérielle importante. Une greffe rénale a pu lui être proposée, grâce à son fils qui lui a fait don d’un rein.

Cependant, deux facteurs importants préoccupaient les équipes médicales et chirurgicales avant la transplantation : l’obésité de ce patient et surtout sa pathologie artérielle. C’est cette dernière qui a motivé le choix d’une transplantation orthotopique robot-assistée. L’état artériel ne permettait pas la greffe du rein sur le réseau vasculaire du petit bassin comme il est habituellement fait, en application de la procédure standard.

Robotiquement assistée, l’opération a été réalisée grâce à de petites ouvertures réalisées sur la paroi abdominale ou pelvienne, permettant une intervention micro-invasive et favorisant de meilleures suites post-opératoires. Aujourd’hui, père et fils vont très bien.

Une première porteuse d’espoirs pour de nombreux patients

La chirurgie robot-assistée apporte une nouvelle fois la preuve de sa pertinence en permettant une prise en charge chirurgicale de précision en réponse à des pathologies complexes. Dans le cas présent, la chirurgie orthoptique fut réalisable sans entrainer de complications grâce à cette prise en charge robot-assistée, ouvrant de nouvelles possibilités aux patients qui ne peuvent pas bénéficier d’une transplantation hétérotopique, dite « procédure standard ».

Le CHU de Toulouse a été pionnier dans la prise en charge de patient en situation d’obésité grâce à la chirurgie robotique avec une première européenne dès 2016.

 Avant l’arrivée de la chirurgie robot-assistée, le patient obèse en attente de greffe devait impérativement perdre du poids pour éviter les complications d’une incision abdominale (laparotomie).