Son usage détourné et sa consommation se veulent « festifs » pour toute une génération de jeunes adultes ou parfois adolescents, mais les risques qu’entraînent le protoxyde d’azote sont palpables et peuvent provoquer une atteinte neurologique, voire des complications hématologiques ou psychiatriques.
Plusieurs dizaines de cas graves ont été rapportés au Centre Antipoison et d’Addictovigilance de Lyon au cours des deux dernières années.
« Gaz hilarant » ou « proto » : qu’est-ce que le protoxyde d’azote ?
Gaz médical d’usage réglementé à visée anesthésique et/ou analgésique, le protoxyde d’azote (molécule N2O) est également utilisé comme générateur d’aérosols pour un usage culinaire. Dans son usage « alimentaire », le gaz est conditionné sous la forme de cartouches (pour les siphons à chantilly par exemple) ou de bonbonnes de plus grand volume. Il est alors pur et donc d’autant plus dangereux.
Son usage détourné consiste à inhaler le gaz par le biais d’un ballon. « Cet usage concerne un public jeune avec des consommations parfois répétées voire massives de cartouches ou de bonbonnes culinaires, à la recherche d’une euphorie et de désinhibition », précise le Dr Cécile Chevallier du Centre Antipoison et d’Addictovigilance de Lyon.
Cette pratique est en forte progression en France depuis quelques années, et notamment dans la métropole lyonnaise depuis 2 ans, malgré un risque d’intoxication aigue et de complications graves au plus long cours.
Quels risques immédiats ?
En cas de consommations répétées et / ou importantes
A noter que la consommation associée à d’autres produits (alcool, drogues) majore les risques.
« Près de 76% des appels reçus par les centres antipoison concernent des atteintes neurologiques avec parfois des séquelles persistantes nécessitant une rééducation fonctionnelle », alerte le Dr Cécile Chevallier du Centre antipoison et d’Addictovigilance de Lyon.
Une nouvelle loi pour protéger les jeunes des usages dangereux du protoxyde d'azote
Face à la multiplication des cas de complications, notamment neurologiques, survenus après des consommations répétées et/ou massives de N2O, les professionnels de santé et les structures de veille sanitaire d’addictovigilance et de toxicovigilance ont alerté les pouvoirs publics, aboutissant à l’adoption d’une loi en juin 2021 de prévention des usages dangereux du protoxyde d'azote . La loi interdit en particulier la vente de N2O aux mineurs et comporte un volet « prévention ».
Une plaquette pour sensibiliser
Les Hospices Civils de Lyon, l’ARS Auvergne Rhône-Alpes et le centre d’Addictovigilance vont mettre à disposition une plaquette informative afin de sensibiliser les jeunes consommateurs aux risques liés à l’usage détourné du protoxyde d’azote. Cette plaquette sera disponible:
Quels numéros d’urgence appeler ?
Pour
être orienté en cas d’effets néfastes contactez 24h/24 le Centre antipoison au
04 72 11 69 11 ou le SAMU 15 ou 112.
Pour
arrêter la consommation de protoxyde d’azote ou simplement pour en parler, contactez une structure adaptée près de chez vous, comme par exemple une
Consultations Jeunes Consommateurs ou appelez
Drogues Info Service au
0 800 23 13 13. Vous pouvez également retrouver les coordonnées des structures HCL sur
https://www.chu-lyon.fr/addictions ou, plus largement, celles de la Métropole comme les « Points Ecoute » sur
https://www.addictolyon.fr/partenaires-cliniques
Le Service Hospitalo-Universitaire de Pharmaco-Toxicologie (SHUPT) : qui sommes-nous ?
Le SHUPT constitue une structuration unique en France en regroupant 3 vigilances réglementaires (Addictovigilance, Pharmacovigilance, Toxicovigilance), une plateforme de réponse téléphonique incluant l’unité de réponse téléphonique à l’urgence en toxicologie (RTU du Centre Antipoison) et un pôle de recherche universitaire, déclinant plusieurs spécialités dans le domaine de la Santé publique. Pour plus d’information, vous pouvez consulter le site internet du SHUPT : https://shupt.univ-lyon1.fr/