L'insuffisance rénale chronique terminale (IRCT) se définit par la perte de 85 à 90% de la fonction rénale. Elle concerne le plus souvent des patients porteurs de polypathologies (diabète, hypertension artérielle, maladies cardio-vasculaires aboutissant à la néphro-angiosclérose). Sa prévalence, très élevée en France, est d'environ 92000 cas avec une incidence annuelle en augmentation régulière (11400 cas en 2020). Les traitements de suppléance indispensables à la survie sont la greffe rénale (45% des patients) et la dialyse rénale (55%). La dialyse peut être réalisée dans des centres hospitaliers publics ou privés, dits lourds et plus ou moins éloignés du domicile des patients, ou dans des centres allégés dédiés, ou encore à domicile. L'hémodialyse chronique nécessite la création d'une fistule artério-veineuse et elle comporte, le plus souvent, trois séances par semaine en centre, de quatre heures chacune, ou six séances par semaine à domicile, de deux heures chacune. En France, l'hémodialyse en centres concerne plus de 90% des patients dialysés.
La dialyse péritonéale (DP) est réalisable quotidiennement à domicile. Elle fait appel à la capacité de filtration de la membrane péritonéale et nécessite la mise en place d'un cathéter intrapéritonéal, dont l'extrémité externe permet l'introduction du liquide nécessaire à l'épuration sanguine (dialysat). Elle peut être réalisée par le patient lui-même ou par une infirmière formée, et est effectuée, soit manuellement dans la journée (DP cyclique ambulatoire), soit au cours de la nuit sur un cycleur (DP automatisée). En France, elle ne concerne que 6% des 50500 dialysés, un taux deux fois moins élevé que dans la moyenne des pays de l'OCDE.
Pour les indications en urgence (15 à 30% des cas), en l'absence habituelle d'une fistule artério-veineuse ou d'un cathéter péritonéal, la dialyse est réalisée temporairement à partir d'une voie veineuse centrale. Si c'est le choix éclairé du patient, le relais par la DP est envisageable après environ deux semaines, délai de cicatrisation nécessaire avant l'utilisation du cathéter péritonéal.
Le risque de complications septiques ou mécaniques, les antécédents de chirurgie abdominale, les conditions socio-économiques ou les capacités physiques défavorables des patients sont avancés pour expliquer le faible recours à la DP, qui a pourtant prouvé son efficacité et a connu une nette réduction des complications grâce à une éducation thérapeutique professionnalisée.
À une survie identique à celle observée avec l'hémodialyse chronique en centre, la DP ajoute des bénéfices médicaux, sociaux et économiques :
En accord avec le récent rapport de la Cour des Comptes et le Livre blanc de la Société Francophone de Néphrologie, Dialyse et Transplantation, l'Académie nationale de médecine recommande de :
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