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Des milliers d’ordinateurs reconditionnés : le choix solidaire et innovant des HCL pour lutter contre le gaspillage
oct. 26, 2023

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Chaque année, les Hospices Civils de Lyon, premier employeur de la région Auvergne-Rhône-Alpes, renouvellent près de 3 000 des 24 000 ordinateurs de leur parc informatique. Grâce à l’initiative de la Direction des Services Numériques, les ordinateurs usagés seront désormais offerts à des associations pour être reconditionnés et revendus à bas prix. Unique dans son ampleur, ce programme de recyclage sera officiellement lancé ce lundi 30 octobre avec un premier don d’une cinquantaine d’unités centrales à l’association lyonnaise L'Atelier Soud.


« Nous trouvions ça dommage de voir tous ces ordinateurs partir à la benne, en sachant qu’une partie d’entre eux étaient encore en état de fonctionnement et qu’une autre partie était réparable ». Tous deux membres de la Direction des Services Numériques (DSN) des HCL, Charles SALA et José AMARO ne travaillent pas dans le même service. Le premier s’occupe de cybersécurité, le second est responsable de la maintenance des postes informatiques des agents. Mais tous les deux partageaient le même sentiment en voyant chaque mois les camions- bennes d’une société prestataire repartir avec des centaines d’ordinateurs, dont « très peu étaient reconditionnés, ils étaient seulement recyclés en pièces- détachées », indique Charles SALA.


En fin d’année dernière, profitant d’un décret gouvernemental tout juste entré en vigueur, les deux agents ont donc façonné un dossier pour participer à l’appel à projets RSE des HCL (lire encadré). Avec un objectif : donner une seconde vie aux équipements informatiques des HCL. Rejoints dans leur quête par l’ensemble du pôle infrastructure de la DSN, les porteurs de projets se sont vus, en janvier dernier, décerner le prix "Coup de cœur" du jury. Outre une récompense financière, la DSN a reçu le soutien matériel de la Direction Générale du CHU, ouvrant la porte à la concrétisation de son projet, rebaptisé "Seconde vie".


Un partenariat noué avec trois associations spécialisées dans le recyclage d’ordinateurs


Après plusieurs mois de préparation, notamment pour garantir juridiquement la protection des données personnelles contenues dans les ordinateurs ayant appartenu à des agents, "Seconde vie" entre aujourd’hui dans sa phase opérationnelle. Ce lundi 30 octobre, la DSN remettra un premier don d’une cinquantaine d’unités centrales à L'Atelier Soudé. L’association lyonnaise, basée dans le 7e arrondissement, constitue le principal partenaire des HCL dans ce projet. Afin de garantir suffisamment de débouchés pour absorber la quantité d’ordinateurs donnés, le CHU s’est également rapproché de deux autres associations : Eisenia, structure locale elle aussi, et Emmaüs Connect, qui agit sur tout le territoire national.


Le volume d’ordinateurs offerts pourrait vite s’avérer important, en effet. Sur les 24 000 appareils actifs aux HCL (unités centrales et/ou ordinateurs portables), près de 3 000 d’entre eux sont renouvelés chaque année, principalement en raison de leur obsolescence et pour garantir la sécurité du système d’information médicale du CHU, sans pour autant qu’ils ne fonctionnent plus1. L’objectif de "Seconde vie" est qu’au moins la moitié de ces appareils, soit 1 500, soient recyclés par les associations. « C’est l’objectif initial, souligne Charles SALA. Mais, à terme, nous espérons pouvoir léguer 80% de nos appareils, en ne jetant que ceux vraiment irrécupérables, soit un don annuel de près de 2500 ordinateurs ». Des chiffres conséquents, jamais atteints par une institution publique en France, qui feront du CHU lyonnais un modèle à suivre.


Une fois récupérés par les associations, les ordinateurs des HCL pourront alors entamer leur seconde vie. Premier destinataire, L’Atelier Soudé œuvre ainsi depuis 2015 pour le recyclage des équipements électriques et électroniques. Par le biais de son programme Linux Populus, l’association dédie, au quotidien, l’un de ses quatre salariés et plusieurs bénévoles au reconditionnement d’ordinateurs usagés, effectuant des réparations ou améliorations techniques, gonflant leur mémoire vive et installant un système d’exploitation Linux libre de droit. Chaque ordinateur est ensuite revendu à bas prix (50 €) à des associations ou personnes en situation de besoin, souvent dans une configuration complète (tour, écran, clavier, souris, câbles).


A partir de 2024, les HCL veulent former leurs propres professionnels au reconditionnement


« Nous avons été agréablement surpris quand les HCL nous ont contactés, via Charles SALA et José AMARO. C’est la première fois que nous sommes sollicités par une institution aussi importante. Pour nous, c’est énorme. Ce partenariat va nous permettre de donner une nouvelle ampleur à notre programme, en formant davantage de bénévoles à la réparation et au reconditionnement d’ordinateurs. Avec une telle quantité de machines ou pièces récupérées, cela nous permettra aussi de trouver de nouveaux débouchés pour de jeunes associations ou des personnes en fracture numérique », se réjouit Jonas, coordinateur de L’Atelier Soudé aux côtés de Damien Capron, en charge du programme Linux Populus.


« Nous sommes, nous aussi, heureux de voir ce projet prendre forme et de pouvoir ainsi donner une seconde vie à tous ces ordinateurs, confie Charles SALA. Nous ne savons pas encore exactement combien pourront réellement être reconditionnés par les associations. Mais, nous avons établi un tableau de suivi : nous recenserons combien sont reconditionnés directement, combien sont réparés, combien servent pour pièces et combien sont jetés. Et nous tâcherons d’améliorer ces chiffres au fil du temps ». Car ce projet "Seconde vie" a pour vocation d’être pérenne. La Direction des Services Numériques travaille même déjà sur une seconde phase, pour début 2024: former directement des agents des HCL à la réparation et au reconditionnement du matériel électronique. Un atelier a déjà été aménagé à cet effet, au cœur de l’hôpital Pierre Wertheimer. À terme, d’autres pourraient voir le jour, sur d’autres sites du CHU. Avec l’ambition de créer un véritable modèle économique circulaire, vertueux et durable.

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