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Aux HCL, la dynamique du groupe pour travailler sur le traumatisme des femmes victimes de violences
mars 07, 2024

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Au sein du centre régional du psychotraumatisme des Hospices Civils de Lyon, les femmes victimes de violences pourront désormais participer à des sessions d’EMDR en groupe, lesquelles poursuivent un objectif : permettre une meilleure intégration de l’information traumatique afin d’améliorer la qualité de vie au quotidien. Une initiative inédite inspirée d’un autre groupe créé deux ans plus tôt au sein du centre pour d’autres victimes de traumatismes, les personnes en situation d’exil.


« Les femmes victimes de violences répétées peuvent avoir besoin de temps pour accorder leur confiance à leurs thérapeutes » : le centre du psychotraumatisme (CRP) de l’hôpital Edouard Herriot (HCL), où exerce le Dr Germain SALOMÉ, leur propose désormais des thérapies d’exposition collectives, nommées GTEP (

Group Traumatic Episode Protocol).


Collectives, car le groupe profite aux patients : « Il alimente un phénomène de déstigmatisation, dans une atmosphère positive. Au sein du groupe, les patientes ne décrivent pas explicitement les évènements traumatisants vécus mais partagent des difficultés et des symptômes, posent des questions, proposent des réponses et réalisent qu’elles ne sont pas un cas isolé, que leur souffrance est légitime. »


D’exposition, car ces sessions de travail psychologique reposent sur l’EMDR (eye movement desensitization and reprocessing), thérapie par mouvements oculaires qui vise à aider les patientes à mieux intégrer certains morceaux d’information traumatique par l’exposition et la confrontation à ces derniers, afin qu’ils cessent de revenir affecter le quotidien sous la forme de cauchemars, de peur, d’anxiété ou de ruminations. « Un travail essentiel est fait pour que ces femmes améliorent leur qualité de vie, retrouvent un fonctionnement satisfaisant et puissent restaurer une représentation d’elles-mêmes et un sentiment de compétence parfois abîmés. C’est par un soutien apporté à la mémoire du cerveau lors de ces expositions que la mémoire devient alors capable de retravailler ce matériel traumatique et de modifier les émotions et pensées associées au traumatisme. Cet exercice psychologiquement intense ne peut se réaliser que dans un contexte sécurisant », précise le Dr. Germain SALOMÉ. Après un premier travail de compréhension des manifestations du traumatisme, les patientes travaillent à partir d’un support papier, complété par des dessins ou des phrases, des souvenirs et émotions positives ainsi que différentes cibles constitutives du traumatisme. Elles déplacent ensuite leurs mains et leurs regards entre ces différents éléments pour reproduire des conditions propices au retraitement du traumatisme, similaires à celles de l’EMDR.


Six à dix femmes pourront bénéficier de cet accompagnement lors de chaque session, composée de sept séances. Seul impératif : qu’elles soient dans une situation personnelle sécurisée, car « lorsqu’on sollicite du matériel traumatique pour le travailler, il y a un risque d’échec de retraitement et de majoration de la détresse psychologique, si le contexte hors thérapie incite la patiente à rester sur ses gardes, en hypervigilance ».


Certaines patientes ne pourront pas bénéficier immédiatement de ces soins d’exposition groupale, en cas de comorbidité trop sévère – troubles liés à une consommation d’alcool non contrôlée ou idées suicidaires, par exemple -, si les violences sont encore trop récentes ou susceptibles de se reproduire. Il faudra d’abord privilégier un travail plus généraliste, c’est-à-dire un travail psychologique aidant à la résolution de troubles psychiques extérieurs au traumatisme, et veiller à la satisfaction de besoins humains fondamentaux, notamment l’intégrité physique, avec l’appui des travailleurs sociaux et de la Justice.


Bientôt à Lyon, une Maison pour toutes les femmes victimes de violences


La Préfecture du Rhône, l’Autorité judiciaire, l’Agence Régionale de Santé Auvergne-Rhône- Alpes, l’Assurance Maladie (Caisse Primaire d’Assurance Maladie du Rhône), la Métropole de Lyon, la Ville de Lyon, les Hospices Civils de Lyon (HCL), la Caisse d’allocations familiales du Rhône et de nombreuses associations partenaires du territoire s’engagent contre les violences faites aux femmes, autour d’un projet commun : mettre à disposition des femmes victimes de violences un lieu unique, rassurant et protecteur, rassemblant acteurs et professionnels du territoire pour les accueillir, informer, écouter, accompagner, orienter, soigner.


La Maison des femmes, implantée sur le site de l’hôpital Edouard Herriot, permettra une prise en charge globale et pluridisciplinaire à toutes les femmes victimes de violences, sur les plans médicaux, psychologiques, sociaux et juridiques.


Pour mieux détecter, prendre en charge et prévenir ces violences, la Maison des femmes a également pour vocation à être un lieu de formation et de ressources pour les professionnels.


Si vous souhaitez mieux connaitre et soutenir le projet Maison des femmes, vous pouvez consulter les pages suivantes :

  • Fondation HCL - Une Maison des Femmes pour les victimes de violences
  • Mission mécénat de la Ville de Lyon


Contact presse : presse@chu-lyon.fr

Olivia FUENTES : 04 72 40 74 40 / 06 74 68 65 49

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