Présentes de l’élaboration des menus au suivi des patients jusqu’à leurs sorties, les diététiciennes de l’hôpital privé Océane de Vannes (Morbihan) jouent un rôle important dans la guérison et la rémission de la plupart des pathologies. Reportage.

 Si la notion de diététique est aujourd’hui galvaudée avec le marketing, l’émergence de coachs et autres pseudos experts minceurs et bien-être, les diététiciennes sont des professionnelles de santé de plus en plus sollicitées. À l’hôpital privé Océane de Vannes (Morbihan), elles sont cinq à arpenter tous les services, de la maternité au service oncologie en passant par l’hospitalisation à domicile et la restauration. Des mères fouettardes qui traquent le gras, le sucre et le sel dans les assiettes des patients ? Que nenni !

Une image faussée

« Beaucoup de gens ont une image faussée de la profession. Nous sommes associées aux restrictions, aux régimes. Ça a pu être vrai à une période où nos prédécesseurs avaient des tableaux d’aliments à proscrire, mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Les connaissances ont évolué et nous sommes plus dans l’adaptation personnalisée », rassure Anne-Marie Leroux, une des cinq diététiciennes de la clinique vannetaise. Ce matin, elle fait le point avec ses collègues avant de filer voir ses patients.

« Nous intervenons sur prescriptions médicales, à la demande des patients ou quand les équipes de soins constatent une perte de poids, des signes de dénutrition, etc. », complète Valérie Grzesiewski à l’origine de la création du service lors de l’ouverture de la clinique en 2004. « Nous sommes intégrées à la prise en charge et le suivi des patients au cours de leur hospitalisation. »

Consultations individuelles, évaluations nutritionnelles (poids, évolution), bilans alimentaires (apports alimentaires, besoins, etc.), en fonction des pathologies et risques, elles épaulent les aides-soignants dans la commande des repas. « La diététique est à considérer comme un soin nutritionnel qui va permettre d’améliorer ou conserver un état de santé. Si on améliore l’état nutritionnel, on améliore les chances de guérison ou rémission. »

Les mamans de la diététique

Mais encore faut-il donner l’envie au patient de s’alimenter ou trouver ce qu’il est en capacité d’apprécier suivant son traitement. Pour ça, il faut écouter les équipes soignantes, mais aussi le patient. « Ce ne sont pas que des diététiciennes, ce sont presque des psychologues, ce sont les seules personnes à qui on peut parler sans frustration de nos comportements alimentaires », confirme Cynthia qui vient de subir une intervention chirurgicale. Elle avait vu une diététicienne lors de sa prise en charge, elle retrouve aujourd’hui Valérie Grzesiewski qui va la conseiller sur une alimentation adaptée à sa sortie opératoire. « Elles sont toujours là, ce sont nos mamans de la diététique ! »

© Olivier Cléro, "À la clinique Océane de Vannes, les diététiciennes ne vous privent pas de dessert", Ouest France, 9/03/2022